Là où EDF accélère le temps (RGN)
Parmi la grande diversité des activités de R&D d’EDF Lab les Renardières, les problématiques de vieillissement des matériaux et de corrosion sont regardées de près afin de toujours garder une longueur d’avance.
Niché entre la Seine et la forêt de Fontainebleau, le site d’EDF Lab les Renardières, en Seine-et-Marne, se dévoile peu à peu. D’un côté de la route, un démonstrateur d’agri-voltaïsme lancé en 2019 ; alors que de l’autre, se dessine la courbe d’un dôme de béton caractéristique des réacteurs nucléaires. Un peu plus loin se dresse l’entrée du site : un bâtiment à l’architecture moderne empruntant les traits d’une pagode chinoise. L’installation est l’un des trois sites français de la R&D d’EDF avec ceux de Chatou, dans les Yvelines, et de Saclay, dans l’Essonne. Dès les années 1960, le site des Renardières réalisait de premiers essais sur des matériels nucléaires (robinets, soupapes, tuyaux) et mettait en service la station d’essais à moyenne tension. À cette époque sortait de terre le bien nommé Climatron, un laboratoire d’essais sur la production de chaleur alors que le sujet de l’efficacité énergétique ne faisait pas encore la une de l’actualité. Logiquement, s’ensuivra la création d’un laboratoire sur le chauffage à induction en 1977 ou la mise au point de bornes de charge pour véhicules électriques en 1993… la R&D d’EDF était déjà au coeur de nos foyers.
La recherche & développement chez EDF
Alors que certains industriels intègrent les activités de R&D au sein de leurs différentes entités d’ingénierie ou de production, EDF a fait le choix de regrouper les activités dans cette structure comptant 1 800 salariés et plus de 70 plateformes d’essais, de mesures et de simulations. La R&D d’EDF est en soutien du parc de production à court terme, en répondant aux demandes des équipes d’exploitation, mais travaille aussi sur le long terme.
« La R&D doit se préparer à répondre à la question qui nous sera posée demain », explique Jean-Christophe Huchard, directeur des Programmes production amont R&D. « L’enjeu numéro 1 c’est la poursuite du fonctionnement des centrales nucléaires » précise-t-il en mentionnant aussi les défis du numérique, des petits réacteurs modulaires (SMR), des technologies de réacteurs avancés (AMR), de l’environnement et du changement climatique.
Parmi les objectifs majeurs, l’atteinte d’une très bonne qualité de fabrication : « nos laboratoires d’essais mécaniques et de microscopie électronique ont travaillé sur le programme de qualification de soudage du circuit secondaire principal de Flamanville 31 », illustre Stéphane Taunier, chef du département MMC (Matériaux et mécanique des composants). « Notre expertise pour modéliser et simuler numériquement l’amorçage et la propagation de la corrosion sous contraintes (CSC) a également été mise à contribution lors de la découverte du problème fin 2021 sur certaines tuyauteries auxiliaires du circuit primaire des CNPE. Nous avons pu comprendre ces phénomènes et identifier les paramètres importants sur les mécanismes mis en jeu ».
Enfin, la question de l’impact du changement climatique sur les moyens de production et l’impact de ces installations sur l’environnement est regardée de très près par le Lab pour, là encore, avoir un temps d’avance.
Si les trois centres français d’EDF R&D travaillent chacun sur le nucléaire, les sujets relatifs à l’atome traités aux Renardières se concentrent dans le département de Matériaux et mécanique des composants (MMC) grâce à quatre installations : Vercors, Cold Spray, le laboratoire de microscopie électronique, Fatcor 2. (…)